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Marchés aux bestiaux L’avenir de l’élevage en débat

Photo d’illustration. © E. Roussel/GFA

Les pistes évoquées pour sortir l’élevage de la crise n’ont pas fait l’unanimité, lors du débat organisé pendant le congrès de la Fédération française des marchés de bétail vif (FMBV), le 17 avril 2018 à Villeneuve-d’Aveyron.

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L’avenir de l’élevage français était au centre du débat de la Fédération française des marchés de bétail vif (FMBV), le 17 avril à Villeneuve-d’Aveyron. Si plusieurs participants ont fait preuve d’optimisme, tous ont partagé le constat du « niveau catastrophique des revenus des éleveurs » mais aussi la nécessité de prendre en compte les attentes sociétales.

Inverser la logique de construction des prix

« La construction du prix est indissociable de la montée en gamme prévue par les plans de filière », souligne Alexandre Merle, le président de la section des veaux d’Interbev. Sceptique face à la logique de construction d’un prix sur la base des coûts de production, le député Frédéric Decrozaille estime que « le positionnement d’un prix sur le marché est toujours fonction de la demande », et que « c’est ensuite la répartition de la valeur ajoutée qui se négocie ». Un avis partagé par le directeur de l’abattoir de Villefranche-de-Rouergue, Gilles Ricard.

Frédéric Decrozaille regrette également que le plan de filière ne se préoccupe pas véritablement de la viande issue des réformes laitières. « Si vous ne nous aidez pas à construire notre prix et à répartir la plus-value, nous n’aurons fait que la moitié du chemin », plaide Pierre Cabrit, président de l’association Fil Rouge, en rappelant le déséquilibre des forces en présence : un amont atomisé face à quatre centrales d’achat…

Savoir écouter

« L214 occupe un espace médiatique vide qu’il nous faut combler, explique Philippe Auger, le président d’Elvea France. Nous faisons très bien les choses, il nous faut en témoigner. » Une démarche insuffisante pour Frédéric Decrozaille, pour qui « communiquer c’est écouter ». Les professionnels de l’élevage « sont inaudibles » s’ils se contentent d’expliquer ce qu’ils font. « Il faut multiplier les occasions de rentrer en contact avec les consommateurs mais aussi avec les associations de protection animale, pour comprendre leurs problèmes. »

« Il est primordial de penser de la fourchette à la fourche, en comprenant les préoccupations des consommateurs et en y apportant des réponses », estime Pierre Cabrit, rappelant que la consommation de viande n’est pas en crise mais en pleine mutation. « Nous ne consommons plus de protéines animales pour compenser un dur labeur, mais pour nous faire plaisir. »

Valérie Scarlakens

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